En ce week-end prolongé, vu que ce lundi il fallait fêter l'anniversaire de la reine -qui est née au mois d'avril-, nous avons décidé de partir vers le sud direction le parc national de Jervis Bay, attiré par les fameuses plages avec le sable le plus fin et le plus blanc du monde, où l'on peut rencontrer des kangourous et autres wallabies.

Motivé, on se couche tôt le vendredi soir, pour se lever à ... 3h du mat' pour aller voir la France jouer lamentablement contre l'Uruguay sur écran géant au FifaFanFest de Darling Harbour. Au final, il n'y avait pas grand monde dans la fraicheur d'un horaire si tardif ... c'était pas une si bonne idée. Nous partons alors tout les trois -Perrine, JB et moi- direction Kings Cross où se trouve la location de voiture la moins chère de Sydney, et où nous avions convenu d'un rendez-vous à 8h avec JP. On fait le chemin à pied, découvrant que c'est moins loin qu'on ne pourrait le croire, et on en profite pour faire nos courses de victuailles. Jean-Paul n'est pas vraiment à l'heure, on va donc louer la voiture sans lui. Après quelques blagues du genre refus de carte bleu, nous voilà dans la voiture. C'est une automatique (heureusement!), et elle est taillée pour rouler à gauche ... ça change les habitudes! Départ 9h, en prenant Jean-Paul en stop à la sortie. Premier carrefour, premier loupé: je veux tourner à droite, je me rend compte un peu tard qu'il faut aller sur la voie de gauche ... et que en fait ben non j'avais pas le droit! Tant pis, première blague pour nous mettre dans le bain. Sur la route, c'est un peu le stress, souvent les essuies-glace se mettent en marche au lieu du clignotant, et je n'ai toujours pas compris le fonctionnement des trois voies: lorsque l'on est sur la voie centrale, qui semble la plus usitée, on peut se faire doubler (et rapidement) aussi bien par la droite que par la gauche. En fait tant qu'on est sur des routes à voies séparées, ou qu'il y a d'autres voitures ça va a peu près. Dès qu'on est seul, c'est dur de tourner correctement. Quand on a de bons copilotes, et que le GPS ne nous indique pas de fausse route, c'est drôle au final.

Notre premier arrêt était à Coalcliff, sur une route côtière assez jolie: passage par la plage, on avait presque envie de se baigner dans la piscine. En effet, un peu comme à St Malo, il y a de très nombreuses piscines d'eau de mer creusée dans la roche, mais on n'a pas fait trempette.

On reprend ensuite la route pour s'arrêter vers midi au phare de Kiama. On voit nos premiers pélicans, et trouve un merveilleux Fish&Chips que l'on déguste sur la plage, entourés de mouettes affamées. On passe voir le "geyser" du coin, et aperçoit l'oiseau le plus rapide du monde ... faire du surplace. Vive les faucons pèlerins.

On poursuit ensuite notre route jusqu'à notre objectif final, Jervis Bay, longeant quelques golfs assez immenses, et découvrant les joies d'un GPS pas à jour. "Tiens, il y a une barrière ici".

Arrivé sur place, on découvre les fameuses plages de sable blanc. Aucun mal à croire que c'est le plus fin et le plus blanc du monde, pour couronner le tout, la baie à une eau claire et scintillante. On marche un peu le long de la plage, et profite du couché de soleil. On enchaine par une sortie nocturne toujours sur la même plage: on s'étonne de taches fluorescentes -surement du plancton- que la mer ramène à chaque vague, et captivés par un ciel de plus en plus étoilé, on ne remarque pas qu'on rentre dans une zone militaire ... Bah oui, on ne s'y attendait pas à ce coup la: on est dans un parc national, avec régulièrement des panneaux qui disent qu'il est interdit de pécher/faire du feu/etc, du coup on a pas regardé, dans la nuit, celui qui disait qu'on avait plus le droit d'avancer plus loin, sous peine de choses qu'on préfère ne pas comprendre. Heureusement, personne ne nous à vous, du coup nous rentrons sains et saufs. Le temps d'aller manger, et de prendre un verre au pub du coin, nous sentons la fatigue nous gagner devant le match Australie-Angleterre. Nous allons donc nous caler dans un parking pépère. Perrine et JB s'installent dans la voiture, JP me suis pour une nuit à la belle étoile sur l'une des plus belles plage du monde.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'ici il y a le trou dans la couche d'ozone. Du coup, ça veut dire que le soleil tape fort, mais aussi que les étoiles sont plus visibles ! Par chance, c'était une nuit de nouvelle lune, parfaitement dégagée: je n'avais jamais aussi bien vu la voie lactée. En bonus, j'ai pu voir pour la première fois les fameux nuages de Magellan. Magique. Par contre, qui dit nuit d'hiver sans nuage, dit fraicheur nocturne. On a pas du être très loin du 0°C, et JP m'a donc assez vite quitté pour retourner à la voiture. Je suis donc resté seul, avec le bruit des vagues et le scintillement des étoiles. Quand la réalité devient rêve, on ne sait plus si on est éveillé.

6h10, le réveil sonne. Les étoiles sont moins nombreuses, et une lueur orangé est déjà à l'horizon. J'ai les pieds gelés, je rechausse mes chaussures et court un peu pour me réchauffer. Ensuite, c'est parti pour une bonne heure de levé de soleil absolument inoubliable. JP avait mis son réveil, mais les autres restent à dormir dans la voiture. J'aperçois même des dauphins.

8h heure approche, et le soleil est maintenant bien haut. Je rassemble donc mes affaires et me dirige vers la voiture. En passant, je photographie un oiseau sur la plage.

C'est à ce moment la que Daniel vient me parler. Il a débarqué de nul part sur la plage, et me parle de l'oiseau que je photographie. Il s'éloigne, puis revient quelques minutes plus tard, et me donne un CD, qu'il vient d'enregistrer. Il m'explique que ce son des chants a capela racontant un voyage dans le bush, et qu'il me donne l'un des deux "masterpieces". Étonné de tant d'honneur, je lui demande au moins de me donner son nom, et le titre de ses chansons, vu qu'il me dit de diffuser la musique un maximum. A part mes papiers, je n'ai qu'un dessous de verre du pub de la veille sous la main: coup de chance? il y a tout pile assez de ligne pour écrire toutes les informations. J'en profite pour lui demander où il faut aller pour voir des kangourous, wallabies et autres animaux autochtones. Il me conseille un parc, à 300km. Lorsqu'il finit d'écrire, il me demande si je veux traquer le wallaby avec lui, dans le bush juste à côté. Je n'hésite pas une seule seconde, et le suis. Ce qui compte le plus dans la vie, c'est les bonnes rencontres, et celle-ci restera à jamais dans ma mémoire. Nous parcourront le bush, à chaque plante, à chaque bruit, en chaque lieu, il me raconte les croyances aborigènes, et leurs connaissances. J'apprend quel animal mange quoi, où ils se cachent, comment les arbres résistent aux feux, comment repérer l'arrivée de la pluie à la hauteur des trous de fourmis blanches, quels sont les plantes comestibles, et surtout comment traquer un wallaby. Car l'air de rien, on retrouve rapidement un lieu où un wallaby a passé la nuit, et on finit par le retrouvé, grâce aux yeux experts de Daniel. L'animal est craintif, contrairement à son cousin kangourou, et je ne vois que sa tête rebondir furtivement dans les bosquets, après avoir entendu le boomboom caractéristique de ses pattes, par trois fois. Nous retournons à la voiture, voyant un panneau d'information avec un echidné, je lui demande s'il est facile d'en voir. Il me répond que non, et que cet animal est son totem. Sur l'image, il y a juste un côté l'oiseau que je photographiais. Il ajoute alors: "cet oiseau qui vient de l'étranger ("oversea", en l'occurrence l'antarctique), c'est peut-être ton totem. Il s'en va alors, on se souhaite mutuellement bon voyage.

Arrivé à la voiture, je réveille les autres, et leur donne rendez-vous 5mn plus tard pour un petit déj' au soleil. J'ai le temps de prendre quelques nouvelles photos. Un martin pécheur géant nous observe en train de dévorer un pot de confiture entier.

On reprend ensuite la voiture pour rentrer dans le parc national pour de bon (entrée payante pour éviter qu'il y ai trop de touristes). Après s'être documenté à l'acceuil, nous nous dirigeons vers green patch, où on nous dit qu'il y a des "friendly kangourous". Ben on a pas vu de quadrupèdes sautillants. Mais bon, la plage était magique!

Nous alons alors un peu plus loin, sur la plage de Murray Beach toute aussi fantastique où nous prenons un picnic avec vue sur les dauphins. Rendez-vous est alors donné au couché du soleil, chacun est libre de faire ce qu'il veut. Perrine reste à lire sur la plage, attendant l'arrivée promise d'un kangourou, JP&B partent à pied vers le governor's head, tandis que je pars courrir jusqu'au vieux phare de cap St Georges pour observer au loin les baleines. Instant irréel, à une petite heure du couché de soleil je retrouve mes deux compère à un embranchement de trois routes. Chacun part dans une autre direction: JP vers le phare, JB vers la plage, et moi vers le point de vue de l'embouchure de la baie.

Arrivés sur la plage, on se raconte nos rencontres: chacun à vu au moins un wallaby, on parle des"pchits" des baleines. J'ai vu des cacatoès noirs, et je suis tombé nez-à-nez avec une grosse araignée.

Il est alors temps de se baigner(on appellera ça plutôt une trempette rapide, soit disant que l'eau était froide) au couché de soleil, pour profiter pleinement des derniers rayons.

Sur le chemin du retour, je décide sur un coup de tête de passer par la plage de Cave beach, plus à l'écart. Bonne pioche, on dérange sur le parking désert un marsupial étrange: une sorte de gros rat avec des pattes de kangourou. Plus loi sur le chemin, on rencontre pas moins d'une dizaine de marsupiaux: une maman kangourou et son petit, pas craintifs, un autre kangourou (même s'il était un peu blond), et des wallabies pas trop peureux. Le tout toujours sous un ciel majestueusement étoilé.

Il est temps de rentrer pour de bon, il faut rendre la voiture. On abandonne donc cet environnement féérique, retrouvant les joies(pas pour les passagers) de la conduite à gauche, combiné avec les interrogations sur le carburant à mettre dans la machine, et un arrêt à un KFC ma foi fort épicé.

La question qui se pose alors: comment faire mieux le week-end prochain? (il suffit d'aller à Melbourne et de laisser le petit tibo organiser une belle sortie, non?)

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Effectivement, c'était un bien agréable week end...mais petit conseil aux futurs co voyageurs du Antoine : ne le laissez pas conduire, prenez le volant vous même...En effet, par exemple, quand celui ci se trompe de coté de route (ie il conduit à droite), que vous êtes "légèrement effrayé" et que vous lui dites : "à gauche" deux fois de suite, le Antoine décide de tourner à gauche tout en continuant de rouler sur le coté droit de la route...pour ne pas trop effrayer la population (n'oublions pas qu'il réside à Rennes), je n'en dévoilerais pas plus...

Week end à Jervis Bay

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